Virginie GRIMALDI

Je vous recommande la lecture des oeuvres de Virginie Grimaldi.
Elle a « un don inégalé pour nous faire passer du rire aux larmes et nous conter la vie avec justesse et sensibilité »

 

Dans « Il nous restera ça. »

 

« Je te cherche partout mon amour.
Dans les draps défaits, dans la vapeur de la douche, dans le miroir, dans le rideau sui bouge, dans le bruit des pas dans l’escalier, dans tes chemises pendues aux cintres. Je te cherche dans mes souvenirs, dans un programme télé, dans une chanson, dans une voix qui résonne, je te cherche dans le souffle du vent,dans le fracas des éclairs, dans la brûlure du soleil. Je te cherche dans ton flacon de parfum, dans ton tube de dentifrice entamé, dans ta liste de courses inachevée, dans le répondeur de ton téléphone, dans la vidéo de nos dernières vacances, dans les photos que je n’ai jamais classées. Je te cherche au coin des rues, aux passages piétons et dans les parcs, à l’ombre des arbres, aux terrasses des cafés, dans la file d’attente de lépicerie, je te cherche qund le téléphone sonne, quand on frappe à la porte, quand j’ouvre la boite aux lettres.
Je te cherche partout et je ne trouve pas.
Je t’ai perdu mon mour. »

 

« Je suis vraiment con.

Il suffit qu’on me jette quelques miettes d’affection, qu’on me balance un « je t’aime » et mes neurones se font la malle.

C’est mon point faible,  je me ramollis au contact de l’amour. Je suis l’inverse d’une bite, quoi.

C’est pour ça que Manon m’a plaqué : elle me trouvait trop gentil.

Quand elle m’a connu, j’avais une grande gueule et j’aimais me battre, c’est ce qui lui a plu. Alors, dès que j’ai commencé à lui écrire des slams, à lui cueillir des bouquets de fleurs et à essayer de discuter quand elle me parlait mal, elle a pas aimé, et elle s’est barrée avec un bout de mon coeur. »

 

« Jeanne avait toujours eu un goût prononcé du bonheur.

C’était sa nature, elle n’en retirait aucune gloire et, à l’inverse, se sentait chanceuse d’être dotée de cette capacité à se réjouir facilement qui équilibrait sa part sombre.

Elle avait souvent songé que les deux étaient liés, la certitude d’être éphémère braquant une loupe sur les petites joies »

 

« Elle n’aurait jamais cru survivre à Pierre.

Combien de fois le lui vait-elle affirmé, sans penser que cela pourrait leur arriver vraiment? 3je partirai avant toi, je ne pourrai pas faire autrement. » Elle avait fait autrement. Elle avait sombré, s’était allongée au fond, avait tutoyé les ombres.Ele avait voulu rester là, seule, malheureuses, crever puisque vivre avait perdu tout intérêt.On lui avait dit que le temps était son allié, qu’en coulant sur ses blesseures il les apiserait.Elle avait refusé de l’entendre. Le chagrin  était la dernière chose qui le reliait à lui. Pourtant. Comme le soleil volait chaque jour quelques secondes à la nuit, la vie volait chaque jour quelques secondes à la mort. »

 

« Car l’être humain est ainsi, malheureusement : il ne comprend vraiment les choses que lorsqu’il y est personnellement confronté. »

 

« Tout au long de notre exstence, nous rencontrons des milliers de personnes.

Ce sont d’invisibles liens qui se créent entre elles et nous, etb qui construisent l’être que l’on est.

Certains liens sont éphémères, d’autres sont durables, tous exercent une influence sur notre existence.

De la personne avec laquelle on échange quelques mots dans une file d’attente à celle avec qui on choisitt de partager un bout de chemin. Il y a les visages que l’on croise et ceux qui restent. Il y a les visages que l’on choisit et ceux qui s’imposent Il y a les visages que l’on oublie et ceux qui nous marquent. Il y a les visages que l’on croise plusieurs fois. »